Shinobu Ishihara (石原忍, Ishihara Shinobu?)

Shinobu Ishihara (石原忍, Ishihara Shinobu?), né le 25 septembre 1879 à Tokyo et mort le 3 janvier 1963 à Izu, est médecin japonais, inventeur du test d’Ishihara, un examen permettant le dépistage du daltonisme. Shinobu obtint son diplôme de médecine en 1905 dans une école militaire et rejoignit immédiatement l'armée en tant que docteur, officiant principalement en tant que chirurgien. Il changea plus tard de spécialité pour l'ophtalmologie.
En 1908, il retourna à l'Université de Tokyo où il se consacra à la recherche en ophtalmologie. En 1910 il devint instructeur du Collège médicale de l'armée. Là-bas, en plus des visites médicales il conduisit des recherches sur l'ophtalmologie du champ de bataille et comment sélectionner de meilleurs soldats.
Alors qu'il travaillait à l'école de médecine militaire, il demanda à mettre en place un test pour repérer chez les nouvelles recrues les anomalies de la vision des couleurs. Son assistant, un médecin souffrant de daltonisme, l'épaula pour mettre au point les planches de test. Les premiers diagrammes ont été peints par Ishihara en utilisant des hiraganas.

 

Les hiraganas

Les hiraganas (平仮名, ひらがな?, littéralement « kanas lisses ») sont un syllabaire japonais et une des trois écritures du japonais avec les katakanas et les kanji.
Ils ont été formés par abréviation cursive de kanji homophones. Ils permettent de transcrire la langue japonaise sans ambigüité, au contraire des kanji. En effet, chaque hiragana représente une syllabe (techniquement, une more) qui peut être une voyelle seule (comme あ = a) ou une consonne suivie d'une voyelle (comme か = ka) ; il y a également le n syllabique (ん), dont la prononciation varie en fonction de la syllabe qui le suit.
Les hiraganas permettent d'écrire :
• Les mots japonais auxquels ne correspond aucun kanji, par exemple les particules telles que から (kara) et les suffixes tels que さん (-san) ;
• Les particules grammaticales ;
• Les mots japonais dont l'écriture en kanji est soit inconnue de l'auteur ou d'une partie du lectorat, soit jugée trop formelle ;
• Les okurigana, notamment les morphèmes grammaticaux, par exemple dans 食べました (tabemashita) ;
• Les furigana, c'est-à-dire les prononciations de kanji.
Les hiraganas consistent en un ensemble de caractères fondamentaux, les gojūon (五十音?, littéralement « cinquante sons », bien qu'il n'en subsiste aujourd'hui que 46), qui peuvent être modifiés comme suit :
• L'ajout d'un dakuten (゛) transforme une consonne sourde en consonne sonore : k→g, t→d, s→z et h→b ; dans des écrits informels, en particulier dans les mangas, on utilise parfois le dakuten sur des voyelles pour noter un son étranglé ;
• L'ajout d'un handakuten (゜) transforme le h en p ;
• L'ajout d'une version réduite de l'hiragana ya, yu ou yo (respectivement ゃ, ゅ ou ょ) transforme la voyelle i qui la précède en la palatalisant ;
• Un petit っ indique une consonne géminée, ce qui ne peut apparaître qu'avant une fricative ou un coup de glotte ; il est représenté en rōmaji en doublant la consonne qui le suit ; dans des écrits informels, il est aussi utilisé en fin de mot pour indiquer une articulation dure ou hachée, pour exprimer de la colère ou de l'émoi par exemple.

Il est possible de représenter d'autres sons à l'aide de hiraganas en utilisant des petites versions des cinq voyelles (ぁ, ぃ, ぅ, ぇ, ぉ). On les utilise, surtout dans un contexte informel, pour représenter des sons qui s'estompent petit à petit (はぁ, ねぇ).
Les hiraganas, comme les katakanas, ont été formés par inspiration d'un kanji homophone : ce sont donc des formes simplifiées de caractères chinois.
Conçus à leur origine pour être appris et tracés plus facilement, ils étaient appelés onnate (la main des femmes).
L'image sur la droite montre le développement des hiraganas à partir des man'yōgana.

Tableaux des Hiraganas

 a /a/ [a] i /i/ [i] u /u/ [ɯ] e /e/ [e] o /o/ [o]
 
 ka /ka/ [ka]  ki /ki/ [ki]  ku /ku/ [kɯ]  ke /ke/ [ke]  ko /ko/ [ko]
 sa /sa/ [sa]  shi /?/ [ɕi]  su /su/ [sɯ]  se /se/ [se]  so /so/ [so]
 ta /ta/ [ta]  chi /?/ [cɕi]  tsu /?/ [tsɯ]  te /te/ [te]  to /to/ [to]
 na /na/ [na]  ni /ni/ [ni]  nu /nu/ [nɯ]  ne /ne/ [ne]  no /no?/ [no]
 ha /ha/ [ha]  hi /hi/ [çi]  fu /?/ [ɸɯ]  he /he/ [he]  ho /ho/ [ho]
 ma /ma/ [ma]  mi /mi/ [mi]  mu /mu/ [mɯ]  me /me/ [me]  mo /mo/ [mo]
 ya /ja/ [ja]    yu /ju/ [jɯ]    yo /jo/ [jo]
 ra /ra/ [ɺa]  ri /ri/ [ɺi]  ru /ru/ [ɺɯ]  re /re/ [ɺe]  ro /ro/ [ɺo]
 wa /wa/ [ɰa]  wi /?/ [ɰi]    we /?/ [ɰe]  wo /?/ [ɰo] ou [o]
   n
 
 ga /ga/ [ga]  gi /gi/ [gi]  gu /gu/ [gɯ]  ge /ge/ [ge]  go /go/ [go]
 za /za/ [za]  ji /?/ [ʑi]  zu /zu/ [zɯ]  ze /ze/ [ze]  zo /zo/ [zo]
 da /da/ [da]  ji (di) /?/ [ɟʑi]  zu (du) /?/ [zɯ] ou [dzɯ]  de /de/ [de]  do /do/ [do]
 ba /ba/ [ba]  bi /bi/ [bi]  bu /bu/ [bɯ]  be /be/ [be]  bo /bo/ [bo]
 pa /pa/ [pa]  pi /pi/ [pi]  pu /pu/ [pɯ]  pe /pe/ [pe]  po /po/ [po]
 
きゃ kya /?/ [kʲa]   きゅ kyu /?/ [kʲɯ]   きょ kyo /?/ [kʲo]
ぎゃ gya /?/ [ɡʲa]   ぎゅ gyu /?/ [ɡʲɯ]   ぎょ gyo /?/ [ɡʲo]
しゃ sha /?/ [ɕa]   しゅ shu /?/ [ɕɯ]   しょ sho /?/ [ɕo]
じゃ ja /?/ [ɟʑa]   じゅ ju /?/ [ɟʑɯ]   じょ jo /?/ [ɟʑo]
ちゃ cha /?/ [cɕa]   ちゅ chu /?/ [cɕɯ]   ちょ cho /?/ [cɕo]
にゃ nya /?/ [ȵa]   にゅ nyu /?/ [ȵɯ]   にょ nyo /?/ [ȵo]
ひゃ hya /?/ [ça]   ひゅ hyu /?/ [çɯ]   ひょ hyo /?/ [ço]
びゃ bya /?/ [bʲa]   びゅ byu /?/ [bʲɯ]   びょ byo /?/ [bʲo]
ぴゃ pya /?/ [pʲa]   ぴゅ pyu /?/ [pʲɯ]   ぴょ pyo /?/ [pʲo]
みゃ mya /?/ [mʲa]   みゅ myu /?/ [mʲɯ]   みょ myo /?/ [mʲo]
りゃ rya /?/ [ɺʲa]   りゅ ryu /?/ [ɺʲɯ]   りょ ryo /?/ [ɺʲo]

 

Sens d’écriture des Hiraganas

Développement des Hiraganas

Test chromatique d’Ishihara

Le test chromatique d’Ishihara est un test pour déceler les déficiences des teintes rouge et verte. Il fut nommé d'après le nom de son inventeur, le docteur Shinobu Ishihara (1879-1963), professeur à l'université de Tokyo, qui publia pour la première fois ses tests en 1917.

Le test se compose de trente-huit planches colorées, sur lesquelles un cercle constitué de points de différentes tailles et de couleurs légèrement différentes, lesquels sont apparemment disposés de manière aléatoire.

Les modèles de points se différencient par leurs couleurs et par un nombre.

En cas d'achromatopsie complète, seule la planche numéro 1 est déchiffrée correctement1.

Il permet de détecter toutes les déficiences dichromatiques sauf la tritanopie et la tritanomalie, d’ailleurs très rare. Une planche pseudo-isochromatique est constituée d’une mosaïque de points de couleurs différentes, disposés de façon apparemment aléatoire, au sein duquel apparaît une forme sur un fond. En réalité, les couleurs utilisées sont situées sur des axes de confusion colorés prédéterminés pour mettre en évidence un type de daltonisme précis. On utilise un nombre réduit de teintes. Chacune d’elles apparaît à plusieurs degrés de taille, de saturation et de luminosité. Ces degrés sont identiques pour chacune des couleurs représentées. Un ensemble de points reproduit une forme reconnaissable par l’unité de la teinte, mais, au sein de cette forme, on trouvera plusieurs saturations ou luminosités différentes de façon aléatoire. Le daltonien qui ne verra pas la couleur ne pourra pas non plus déchiffrer la forme par le seul fait d’une homogénéité de saturation ou de luminosité. A l’inverse, il existe des planches dans lesquelles cette homogénéité est utilisée pour faire percevoir des formes à des dichromates alors que les sujets normaux, trompés par des couleurs qui leur paraissent différentes, ne les percevront pas. Dans le daltonisme héréditaire, les lignes de confusion sont nettes et parfaitement déterminées. Cela permet une excellente fiabilité aux planches bien conçues, à la condition que les couleurs soient reproduites à l’impression. En revanche, par construction, une planche pseudo-isochromatique n’est pas adaptable et si l’axe de confusion du dichromate n’est pas rigoureusement celui qui a été prédéterminé, la planche sera jugée défectueuse. Cela se produit le plus souvent dans le cas d’une dyschromatopsie acquise. Chaque groupe de planches (tables) reproduites dans l’annexe (page 27 à 33) doit être interprété différemment :

  • La planche numéro 1 est la planche (table) d’initiation et tout le monde peut lire 12, même les daltoniens. Viennent ensuite 6 groupes de 4 planches consécutives. Pour chaque groupe, le principe de confusion est le même pour les 4 planches. Chaque groupe est reproduit dans une page de l’annexe (une ou deux tables supplémentaires ont été ajoutées dans chaque groupe).
  • Les planches 2 à 5 se servent donc de la même confusion de couleurs. Normalement, des chiffres différents de ceux perçus par les sujets normaux sont visibles en cas de dichromie rouge vert. Le taux d’erreur de perception des chiffres différents, pour les daltoniens, est fluctuant.
  • Les planches 6 à 9 sont de même valeur et explorent une confusion entre le rouge et le vert, très voisine de celle testée pour le groupe précédent mais possédant un fond différent. Les sujets anormaux perçoivent donc des chiffres autres.
  • Les planches 10 à 13 sont basées sur une confusion bleue verte – orangée. Les individus atteints de la maladie ne perçoivent rien.
  • Les planches 14 à 17 sont très proches des planches 6 à 9 mais elles possèdent un fond légèrement différent. De plus, comme dans la série précédente, les sujets daltoniens ne perçoivent rien.
  • Les planches 18 à 21 sont construites sur un mode différent. Contrairement aux précédentes, les sujets normaux ou achromates ne perçoivent rien tandis que les dichromates peuvent percevoir ou distinguer des chiffres. En fait, cette perception est très aléatoire au point que cette série de planches peut éventuellement être négligée lors d’un test rapide.
  • Les planches 22 à 25 sont cruciales car elles ont pour but d’identifier un individu comme étant atteint de protanopie ou de deutéranopie. Pour cela, le fond est gris et chaque planche présente deux chiffres, dont les protans et les deutans ne distinguent qu’un seul.

Remarque : ce test n’est pas seulement utilisé pour le dépistage du daltonisme mais également pour d’autres types de perturbations de la perception des couleurs2. En complément est utilisée la lanterne de Beyne pour mesurer le degré de daltonisme.